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  • Association dédiée au Tango Argentin : cours et stages de Tango à Paris, organisation d'évènements autour de la culture tango et plus particulièrement sur l'artiste musicien Argentin Osvaldo Pugliese et son oeuvre.
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4 décembre 2009

Artistes et Orchestres

Biographie de Roberto Goyeneche

      Roberto Goyeneche, surnommé,  « El Polaco » à cause de ses yeux bleus et de ses cheveux blonds est né le 29 janvier 1926 dans le quartier de Saavedra à Buenos Aires. Très jeune, il fréquente les cafés qui servent de refuge à la génération de 1940.

     De formation autodidacte, il est remarqué en 1944, lors d’un concours organisé par le club fédéral argentin pour dénicher de nouveaux talents. Il rejoint, alors, l’orchestre de Raul Kaplun.

      Vers 1953, il connaît un franc succès avec l’orchestre d’Horacio Salgan en chantant «  Alma de loca ». Il partage la place de chanteur avec Angel Diaz qui serait à l’origine de son surnom. D’autres en attribuent la paternité à Susana Rinaldi. Anibal Troilo souhaite travailler avec lui et une belle aventure s’engage de 1955 à 1964, date à laquelle il entame une carrière de soliste. A partir de 1968, il s’installe au « Cano 14 », haut lieu du tango portègne avec le «  Viejo almacen »

      Il doit sa reconnaissance internationale à un phrasé très particulier, à sa façon bien à lui de porter chaque mot, de subdiviser la ligne mélodique, de chanter avec les silences, les pauses et les murmures, faisant dire de lui qu’il est moins un chanteur qu’un diseur de tango et que l’entendant parler on croit encore l’entendre chanter. Ceci en fait certainement le chanteur de tango le plus fabuleux des trente dernières années. Quand sa voix déclinera, le mythe naîtra. Il dira d’ailleurs : «  j’ai toujours chanté comme ça, et c’est maintenant que je suis au bout du rouleau, que j’ai du travail ».

       Il est dans la grande tradition des chanteurs des années 40, faisant totalement corps avec l’orchestre, la voix en devenant un instrument parmi les autres. Son répertoire couvre l’ancien et le moderne. Il en  a donné des versions  si personnelles, comme si ces tangos n’avaient jamais été chantés avant lui, à l’image de «  El motivo » de Juan Carlos Cobian et d ‘Enrique Cadicamo avec l’orchestre de Troilo, de  «  La ultime curda » d’Edmundo Rivero, de «  Naranjo en flor, de  Garua et Afiches » d’Homero Exposito, de «  Cafetin de Buenos Aires » de Discepolo. Il a également, fort bien interprété le répertoire de Carlos Gardel, ce qui a toujours été une difficulté majeure des chanteurs qui tombaient soit dans l’imitation soit qui en perdaient totalement la saveur. On disait qu’il avait « une gorge de sable » surtout dans les dernières années quand le whisky et la cigarette auront définitivement éraillé sa voix, rendant parfaitement la subtilité et le parfum des nuits de Buenos Aires.

      Il est le premier à chanter «  Balada para un loco » d’ Astor Piazzolla et Horacio Ferrer. Enfin, pour tous, il est l’unique et indépassable interprète de «  Vuevo al sur » accompagné de Piazzolla au bandoneon dans la musique du film de Fernando Solanas, « Sur » en 1988. Piazzolla dira : « Le Polonais est unique et irremplaçable ; il est le résultat d’une maturation humaine et artistique qui ne doit rien au plagiat ni à l’imitation. Ici, il n’y a que deux grands chanteurs de tangos : Goyeneche et Rivero. Rivero est plutôt un payador. En revanche ,Goyeneche est typiquement de Buenos Aires. C’est-à-dire que le timbre et la couleur de sa voix reflètent les manières d’être et de sentir de l’habitant d’une grand ville ».

      Qui n’est pas secoué au plus profond de son être en écoutant l’harmonie née du bandoneon de Piazzolla et de la voix de Goyeneche devra toujours s’interroger sur son incapacité de pleurer.

      Usé par l’excès, Il s’éteint, trop tôt, le 27 août 1994.

Biographie de Alfredo de Angelis

      Alfredo de Angelis, surnommé, «  El Colorado » est né le 2 novembre 1910. Très tôt, il étudie l’harmonie et le piano dans la localité d’Adrogue au sud de Buenos Aires. A l’instar de Juan d’Arienzo, son intérêt se porte sur une musique faite pour la danse.

   Derrière la critique péjorative qu’il dirigeait un orchestre de « manège », c’est-à-dire, uniquement pour la danse sans créativité aucune, il faut entendre une orchestration précise et simple et un hommage constant à la ligne mélodique.

     Il constitue son orchestre le 20 mars 1941 avec le chanteur Hector Maria. Il fait beaucoup de radio et il fut inspiré sur le choix de ses chanteurs tels Fernando Ruiz, Oscar Larocca, Roberto Mancini et principalement la constitution d’un des duos mythiques du tango, la réunion de Carlos Dante et Julio Martel avec qui nous dansons toujours aujourd’hui.

      Citons les versions de « Pregonera, Remolino, Pastora » et surtout les versions stratosphériques des valses telles : Que nadie sepa mi sufrir de Cabral en 1953, qui est l’original de la « Foule » chantée par Edith Piaf, Sonar y nada mas de Canaro et l’immortelle «  Pobre Flor ».

       Il s’éteint après une longue carrière de succès le 31 Mars 1992

Biographie de Edgardo Donato.

      Edgardo Donato est né le 14 avril 1897 à Buenos Aires. Son père dirige un orchestre de chambre à Montevideo. Il encadre de très près la formation musicale de son fils qui étudie au conservatoire Franz Liszt de Montevideo. A 21 ans , il se libère du joug paternel pour s’associer à l’orchestre du «  nègre  Quevedo », bandonéoniste et Enrique Delfino au piano. 

      En 1922, il compose son premier tango «  Julian », puis, des compositions qui deviendront célèbres et toujours jouées aujourd’hui telles :  A media luz, chanté par Rosita Quiroga,T.B.C, Oiga, El Huracan.

      En 1927, il fonde un orchestre avec, entre autres, ses frères Osvaldo et Asciano et Roberto Zerillo. L’orchestre est dénommé : «  les 9 as du tango, l’orchestre de tango indigène le plus saisissant jamais rencontré ».  Les chanteurs Luis Diaz et Azucena Maizani  le rejoignent dans sa nouvelle formation. Signalons l’extraordinaire qualité des chanteurs qui s’y succèderont tels : Felix Gutierez, Horacio Lagos, Lita Morales, Hugo del Carril, Juan Alessio et Romeo Gavio.

    Son orchestre est inclus dans la bande-son du film,  «  tango » de 1933.

      L’orchestre d’Edgardo Donato   des années 30-40 présente un développement plus large que le précédent. Donato intervient souvent en solo de violon avec son célèbre « pizzicati », pincer les cordes du violon comme celles d’une guitare, et présente aussi une des meilleures harmonies qui soit entre le chanteur et les musiciens, appuyé sur une base rythmique musclée, accompagnée d’une riche ligne mélodique. Un régal pour les danseurs et les mélomanes.    Il s’éteint le 15 février 1963.

Biographie de Rodolfo Biagi

Rodolfo Biagi est né le 14 mars 1906 dans le quartier de San Telmo et est décédé le 24 septembre 1969. Il renonce à sa scolarité pour se consacrer à l’étude de la musique contre l’avis de ses parents qui malgré tout le soutiennent dans cette démarche. Après avoir appris le violon, il se tourne définitivement vers le piano. C’est en jouant, à 15 ans en fond musical pour des films muets qu’il est remarqué par Juan Maglio « Pacho » qui l’invite à jouer avec lui. En 1930, il joue dans l’orchestre de Carlos Gardel avec  qui il enregistre «  Buenos Aires ».

     En 1935, Juan d’Arienzo remarquant son jeu nerveux qui se caractérise par un déplacement des accentuations du rythme et par le fait que ce dernier assure la mélodie, l’engage en remplacement d’Angel D’Agostino pour le plus grand bonheur des danseurs d’alors.

    D’Arienzo poursuivra dans cette veine lorsqu’en 1938, Biagi fonde son propre orchestre avec les chanteurs Teofilo Ibanez et Andres Falgias. Il se forge, alors, son surnom, «  Manos brujas », mains de sorcière, dont l’archétype est son interprétation de «  Guapo y varon » chanté par Jorge Ortiz dont le nom sera largement associé à sa carrière.

    Dans les années 50, il poursuit sa carrière avec succès tout en évoluant avec talent dans ses interprétations musicales. Son orchestre est un des premiers à la télévision argentine.

     Trop tôt, la mort l’emporte brusquement à 63 ans.

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